Histoire de St Jean

Ce dernier est véritablement insolite. Il s’agit cette fois d’une pierre tabulaire qui coiffait vraisemblablement un  dolmen. Il passe au dessus d’un petit cours d’eau et sert de passage à gué. Le surnom «  Palet de Gargantua » est donné à plusieurs pierres similaires dans l’Ouest de la France.

La tradition locale veut que cette pierre granitique circulaire en forme de meule de moulin ait été un lieu de rendez-vous de chasse.

Le site originel de la châtellenie médiévale est toujours visible aujourd’hui, au lieu-dit «La Motte». On y découvre la motte féodale et ses fossés parfaitement conservés.

Edifié par l’homme, ce vaste monticule de terre était coiffé d’un bâtiment défensif en bois ceint de palissades et coiffé d’une tour conique. A ses pieds, se trouvait «  la basse cour », espace où s’organisait la vie agricole.  La cour basse était rattachée à la cour haute  par un passage étroit menant à un pont levis.

On retrouve ce schéma inspiré des camps romains   sur toute la façade ouest de la France qui compte environ 200 mottes castrales dont une dizaine dans le département de la Sarthe.

A quelques mètres de la motte, une chapelle primitive  fut  édifiée pour le seigneur des lieux . L’édifice est aujourd’hui en grande partie enfoui mais on peut toujours voir sa voûte en appareil de pierres.

Elle faisait  partie d’un ensemble monastique construit par les moines de Saint Mesmin près d’Orléans et dont l’architecture, remaniée au XV et XVIème siècles, se lit encore dans l’ensemble de maisons accolées qui bordent la rue de l’église.  De l’église primitive édifiée au XIème siècle, subsistent les murs et les contreforts.

Une clef de voute à l’entrée de  la nef arbore toujours le blason du seigneur Achard ( d’azur au trois moutons d’argent, deux en chef et un en pointe ), devenu celui du Prieuré ; entendez bleu pour azur et blanc pour argent selon la lexique propre à l’héraldique.  Le blasonnement municipal reprend ces armoiries. Pourtant, il pourrait y avoir eu confusion. La description du Moyen-Age indique que le prieuré avait pour armes «écu d’argent à trois moutons sable, posés 2 et 1» mais l’ «argent» fait ici référence au métal et non à la couleur et le sable correspond au noir en héraldique.  Si erreur il y a eu, elle est rachetée par une association de couleurs ( émaux en héraldique) qui respecte parfaitement les règles du blasonnement.

La nef est séparée du choeur par  une magnifique clôture en fer forgé ( travail du XVII siècle )

Le choeur comporte un retable en bois au centre duquel est placé  un tableau monumental. Il s’agit de «  L’adoration des mages », huile sur toile du XVIIème siècle ( classée).  Trois statuettes en terre cuite décorent aussi ce retable : saint Jean Baptiste au centre, saint Pierre et saint Paul de chaque côté. Une dernière statue représentant saint Jean l’Evangéliste est placée du côté droit du choeur. Notons que la statuaire en pierre cuite du Maine épouse une production artistique locale et féconde entre le XVIIème  et le XVIIIème siècles.

La voute du choeur est certainement l’élément historique majeur de l’édifice. Elle fut  transformée au XIIIe siècle dans le style gothique Plantagenêt, caractéristique de l’architecture religieuse médiévale en Anjou et Bas- Maine.  Les arcs d’ogive  qui soutiennent les voutes sont en forme de rouleaux et les nervures se ramifient pour encadrer les fenêtres.

Dernière curiosité : dans un des transepts, accrochée au mur, on peut encore voir une ancienne pierre tombale armoriée en marbre gris.  Elle date de 1685 et invite le passant à se souvenir de Messire Aubéry, chevalier et seigneur du Maurier. Suit le récit détaillé de ses nombreuses vertus selon un usage répandu à l’époque. Cette famille noble du Maurier à laquelle est rattaché le château éponyme, situé sur la commune voisine de La Fontaine Saint Martin,  a laissé quelques traces dans l’histoire régionale. Mais contrairement à la légende,  la célèbre romancière anglaise Daphné du Maurier ( 1907-1989 ) n’ y est pas apparentée. Si ses lointaines origines sarthoises sont attestées depuis qu’un de ses ancêtres avait émigré en Angleterre à la fin du 18ème siècle, elle doit son patronyme à une ferme du «  Maurier », située sur la commune de Chenu où vivaient ses ascendants.

Quelques maisons particulières du XVIeme siècle sont aussi dignes d’intérêt. C’est le cas de l’ancienne école catholique en contrebas de l’église de l’autre côté de la route qui la contourne, de l’ensemble bâti qui lui fait face le long de la ruelle ou encore de l’ancienne maison d’une communauté de sœurs aujourd’hui devenue maison d’hôtes  ( L’Ancien Prieuré ).

Situé le long du ruisseau du Carpentras sur la route reliant St Jean de la Motte à Mareil s/ Loir, cet ancien moulin, mentionné pour la première fois en 1491, témoigne de l’activité meunière qui s’est développée à partir du XVe siècle sur les rives de ce petit cours d’eau.

Les archives de 1619 décrivent le château de le Vivantière comme un lieu de chasse. Ce château fut reconstruit à la fin du XIXeme siècle. ( ne se visite pas )

Situé sur la commune voisine de Luché-Pringé au pied d’une colline qui descend vers le Loir, cet imposant château est néanmoins incontournable pour les randonneurs qui arpentent les sentiers au départ du village de St Jean et qui pourront en admirer l’extérieur en contournant la propriété.

Forteresse édifiée à partir du XI e siècle, il se compose d’un corps de logis principal et d’une aile en retour vers l’arrière, accompagnés de quatre tours cylindriques et deux tours quadrangulaires. Restauré à la fin du XIXème siècle dans le style néo-gothique alors très en  vogue, il est entouré pour partie de jardins à la française. ( Ne se visite pas )